Les engrais verts peu utilisés représentent une alternative respectueuse de l’environnement pour entretenir la qualité des sols de potager. Découvrez le fonctionnement de plantes comme la phacélie, le sarrasin ou le radis oléifère, qui participent à améliorer la structure du sol, à apporter de la biomasse et à encourager une certaine diversité biologique.
Comprendre les engrais verts insolites
Qu’est-ce qu’un engrais vert ?
Un engrais vert désigne une plante cultivée temporairement pour être incorporée au sol avant qu’elle n’atteigne la maturité. Cela permet d’améliorer la qualité du sol de manière naturelle, en y ajoutant de la biomasse, en renforçant sa texture, en favorisant l’activité microbienne et en limitant la perte de nutriments. Ces cultures s’intègrent facilement dans des pratiques de jardinage en agriculture biologique ou en permaculture, notamment dans la rotation des cultures.
Les avantages des engrais verts insolites
L’utilisation d’engrais verts inhabituels comporte plusieurs apports pour la terre et les cultures :
- Meilleure structuration du sol : certaines espèces comme le radis oléifère facilitent la pénétration de l’eau et de l’air grâce à des racines profondes.
- Apport en azote : les légumineuses telles que la vesce ou le trèfle enrichissent la terre avec de l’azote utile aux végétaux cultivés après elles.
- Biomasse végétale : en se décomposant, ces plantes améliorent la fertilité du sol en y introduisant de la matière organique.
- Réduction des produits de synthèse : en nourrissant naturellement la terre, ces plantes limitent le recours aux fertilisants ou traitements chimiques.
- Attrait pour la faune auxiliaire : la phacélie, entre autres, attire des pollinisateurs et peut freiner la poussée des plantes indésirables.
La richesse botanique dans le choix des semences permet de sélectionner l’engrais en fonction du contexte pédologique ou de la période de l’année. On peut ainsi choisir des espèces de fin d’été en guise de couverture hivernale, ou des variétés à croissance moyennement rapide adaptées à la belle saison.
Présentation des engrais verts méconnus
Phacélie et sarrasin
La phacélie fait partie des cultures de printemps souvent choisies par ceux qui souhaitent alléger les terres argileuses. Convenant aux sols pauvres, elle se montre globalement peu exigeante, ce qui en fait une option intéressante dans bien des situations. Sa floraison, observable en quelques semaines, attire des pollinisateurs divers. La densité de la phacélie freine également la pousse d’autres végétaux non désirés. Pour un bon résultat, il est conseillé de la couper avant la production de graines, puis de l’intégrer à la couche superficielle du sol. Sa transformation naturelle offre un apport notable en nutriments.
Le sarrasin est une possibilité souvent négligée, adaptée aux terrains légèrement acides ou récemment défrichés. Son cycle court permet de l’utiliser entre deux périodes de culture, tout en fournissant une couverture végétale rapide. Il réduit ainsi l’évaporation et l’installation de plantes invasives, tout en apportant un supplément de biomasse utile.
Radis oléifère et vesce commune
Le radis oléifère est prisé pour sa capacité à assainir les sols compactés. Son système racinaire profond crée des ouvertures dans le sol, favorisant l’infiltration de l’eau et la circulation de l’air. On soupçonne également qu’il puisse limiter la reproduction de certains nématodes. Semé quand les températures deviennent plus douces, il trouve sa place dans une succession culturale visant à préparer les sols pour d’autres plantations.
La vesce commune représente une légumineuse fiable qui enrichit les sols en azote grâce à ses interactions racinaires avec des bactéries spécifiques. Sa production végétale généreuse et sa tolérance au froid expliquent qu’on la combine souvent avec le seigle pour préserver une couverture végétale en hiver.
Moutarde blanche et seigle
La moutarde blanche fait partie des espèces rustiques semées à la belle saison. Croissant naturellement dans divers types de terrain, elle émet des substances qui peuvent limiter certaines maladies fongiques ou bactériennes. Pour limiter sa dispersion, il est important de l’interrompre avant son stade de reproduction avancé.
Le seigle produit une masse racinaire dense, ce qui en fait un bon choix pour les plantations de fin d’année. En plus de légèrement aérer la terre, il couvre la surface contre les intempéries et ralentit l’érosion. Une combinaison avec la vesce crée une interaction bénéfique entre structuration du sol et enrichissement en nutriments.
Intégrer efficacement les engrais verts dans votre potager
Planification et rotation des cultures
Pour profiter pleinement des effets des engrais verts, mieux vaut les intégrer avec prévoyance aux étapes de culture. Lorsqu’une parcelle n’accueille plus de légumes, la semer à la volée avec un engrais choisi selon sa saisonnalité et les propriétés souhaitées peut s’avérer efficace (comme la phacélie ou la moutarde blanche au printemps, et le seigle-vesce pour la période automnale). Après un certain stade de croissance (souvent la floraison), il suffit de la couper et de l’enfouir légèrement pour nourrir le sol. À terme, cela aide les cultures suivantes à mieux se développer.
Le succès du radis oléifère et du mélange seigle-vesce raconté par un utilisateur
« L’an dernier, j’ai utilisé le radis oléifère sur des zones de terre tassée. En moins de deux mois, j’ai remarqué un sol plus souple, moins dur à bêcher, et mes carottes ont levé sans grandes difficultés. J’ai aussi opté pour le seigle associé à la vesce à l’automne : la parcelle a été protégée plusieurs mois, et au printemps, j’ai retrouvé un sol sombre et granulé. Les vers de terre semblaient actifs. Finalement, mes besoins en fertilisation ont été très limités. Cette méthode, j’en fais usage désormais à chaque saison dans mon potager cultivé naturellement. »
Outils pratiques pour choisir et utiliser vos engrais verts
Tableau comparatif des engrais verts
Engrais vert | Propriétés principales | Période de semis | Particularités d’usage |
---|---|---|---|
Phacélie | Allège le sol, attire les pollinisateurs | Mars à septembre | Pousse rapide, à couper avant floraison |
Sarrasin | Adapté aux sols acides, freine la levée des adventices | Mai à août | Cycle court, enrichit en biomasse |
Radis oléifère | Aère le sol, freine certains prédateurs | Avril à septembre | Laisser reposer avant cultures ultérieures |
Vesce commune | Apport d’azote, persistante au froid | Mars à juin | Poussée dense, bonne couverture hivernale |
Moutarde blanche | Limite certains champignons, pousse rapide | Avril à août | À couper tôt pour éviter sa propagation |
Seigle | Couvre le sol, enrichissement progressif | Automne | Bonnement associé à la vesce |
Ils se sèment dès qu’un espace est disponible, en tenant compte des saisons : phacélie et moutarde vers le printemps ; association seigle-vesce à l’approche de l’automne. Il convient de semer à la volée, ratisser légèrement et tasser, tout en arrosant si le sol est trop sec.
Les engrais issus de légumineuses comme la vesce ou le trèfle, ainsi que la phacélie, redynamisent efficacement un sol pauvre en relançant son activité biologique.
Oui, composer un mélange équilibré de légumineuses, de graminées ou de crucifères est pertinent pour obtenir un sol plus fertile et limiter les déséquilibres.
Installez-les sur des bandes mises en pause entre deux cultures, ou dans des espaces laissés vacants. Il est conseillé d’opter pour des espèces à croissance rapide si l’on doit cultiver à nouveau peu de temps après.
Le duo seigle-vesce fonctionne bien à l’approche de l’hiver. Durant la belle saison, la phacélie combinée au sarrasin donne souvent de bons résultats en termes de couverture et enrichissement de la terre.
Il existe des espèces adaptées à chaque période : résistantes au froid en hiver, croissances plus dynamiques au printemps ou en été.
Pour des terrains acides, préférez le sarrasin. Les sols compacts s’assouplissent mieux avec le radis oléifère ou le seigle. Sur des sols plus légers, la phacélie peut suffire.
Coupez-les avant la floraison, puis incorporez-les en surface (5 à 10 cm). Laissez 2 à 4 semaines pour leur décomposition avant d’envisager une nouvelle culture.
Les engrais verts méconnus peuvent véritablement améliorer la qualité des sols de jardin. Leurs bienfaits sur l’activité biologique, les apports en nutriments et la couverture végétale saisonnière sont notables. En choisissant les espèces avec soin et en les insérant de manière réfléchie au sein des successions de cultures, ils deviennent un outil simple permettant de renforcer la vitalité du jardin, quelle que soit sa superficie.
Sources de l’article
- https://agriculture.gouv.fr/mots-cles/engrais
- https://www.entreprises.gouv.fr/espace-entreprises/s-informer-sur-la-reglementation/matieres-fertilisantes-et-supports-de-culture
- https://draaf.pays-de-la-loire.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/Fiche_Dephy_Engrais_verts_BAT_cle8335bd.pdf